mardi 2 mai 2017

L'enfer du dimanche (1999)

Après avoir abordé le baseball dans un post précédent, cette nouvelle cassette contient l’autre sport phare américain : le football (à ne pas confondre avec le soccer qui correspond à notre football coté Amérique du Nord). Sport méconnu chez nous et que ce film nous fait vivre de l’intérieur tout comme Jerry Maguire (1996) ou Le plus beau des combats (2000). Avec ces films, on touche du doigt la complexité du jeu et la pression des sports de haut niveau où l’argent fait tourner les têtes. Pour les plus curieux, les règles « simplifiées » de ce jeu sont lisibles
ici.






C'est la descente aux enfers pour les Miami Sharks : leur place en playoff est loin d’être acquise, leur entraîneur Tony D'Amato, qui a mené dans le passé l'équipe à deux victoires en finale du championnat, est critiqué car considéré comme vieillissant, tout comme leur quarterback star Jack « Cap » Rooney. Après la blessure de ce dernier, le jeune Willie Beamen endosse ce poste et, malgré des débuts hésitants, fait sensation par son jeu spectaculaire. Rapidement, les résultats des Sharks s'améliorent et Beamen voit sa popularité grimper instaurant une guerre avec D'Amato qui compte bien se faire respecter jusqu'au bout de sa carrière.


Ce film est le quatorzième long-métrage d’Oliver Stone (qui a aussi participé à l’écriture du scénario). Il est porté par entre autre Al Pacino, Cameron Diaz, Dennis Quaid, James Woods, LL Cool J et Jamie Foxx. C’est d’ailleurs le premier rôle dramatique de ce dernier au cinéma : il joue le rôle du nouveau quarterback de l’équipe. Ce rôle lui va comme un gant car lorsqu’il fréquentait le Terrell High School, il jouait au football au poste de quarterback tout en rêvant d'intégrer les Cowboys de Dallas. Il est d’ailleurs le premier joueur de l'histoire de son école à dépasser les 1 000 yards.
A noter cependant qu’Oliver Stone n’a pas obtenu la permission d'utiliser les logos et les véritables noms des équipes de la National Football League. Il a donc dû créer pour son film une ligue fictive appelée Association of Football Franchises of America (AFFA) et a remplacé le nom de Super Bowl par Pantheon Cup. Pour la même raison, l'équipe de Miami s'appelle les Sharks alors que dans la réalité, ce sont les Dolphins de Miami.

Je trouve que ce film nous immerge vraiment dans l’univers du football tant sur le devant que le derrière de la scène. Les séquences de jeu sont dynamiques et percutantes ! Le tout est saupoudré de relations humaines plus ou moins intéressées ou sincères. Les personnages sont peut-être un peu trop stéréotypés mais cela nous permet une meilleure compréhension du rôle de chacun dans ce sport méconnu.
En Europe, le film dure 150 minutes et la version DVD Director's cut 156 minutes. Mais si vous voulez la version « complète », il faut voir la version cinématographique américaine qui dure  162 minutes. En effet, pour nous pauvres européens qui ne connaissons pas les règles du football, les scènes de jeu où il y a des irrégularités ont été supprimées.

Enfin, certain mélomanes auront reconnu la chanson « Rock and Roll Part 2 » de Gary Glitter régulièrement utilisé à Hollywood dans les films ou scènes de « sport » comme par exemple :

  • Mort subite (1995) avec JCVD où la chanson peut être entendue chaque fois que les Penguins de Pittsburgh marquer un but,

  • The Full Monty (1997),

  • Les remplaçants (2000) dans plusieurs scènes (de football…),

  • Mon beau-père, mes parents et moi (2004) lors de la partie de football,

  • Small Soldiers (1998) (dont j'ai déjà parlé).
A noter aussi que Jamie Foxx interprète également le titre Any Given Sunday de la bande originale du film.

jeudi 29 septembre 2016

Batman, le défi (1992) - Un jour sans fin (1993)


Comme déjà évoqué précédemment, la liste comprend 153 cassettes et le choix des post ne se fait pas dans un ordre croissant de numérotation. En général, la sélection de la cassette présentée se fait suivant les critères suivants:
  • Intérêt du ou des films, 
  • Souvenirs plus ou moins présents, 
  • Faible nombre de rediffusion télé.
Cette cassette numéro 6 comporte à mon sens 2 films injustement peu connus et diffusés alors qu’ils sont très bons.






Non seulement Batman doit affronter le Pingouin, monstre génétique doté d'une intelligence à toute épreuve, qui sème la terreur mais, plus difficile encore, il doit faire face à la séduction de deux super-femmes, la douce Selina Kyle et la féline Catwoman qui va lui donner bien du fil à retordre. Si Bruce Wayne apprécie Selina, Batman n'est pas insensible au charme de Catwoman.


Ce film est le deuxième Batman réalisé par Tim Burton, après celui de 1989, même s'il ne souhaitait pas rempiler pour un second opus. En plus, comme il n'aime pas faire de suite, il a décidé d'orienter ce second opus de façon à ce que les références au premier volet soient retirées, comme par exemple Vicki Vale (Kim Basinger) qui a purement et simplement été évincée, même si Bruce Wayne en discute rapidement avec Selina Kyle et Alfred.
Le scénario original est de Daniel Waters (d'après une histoire co-écrite avec Sam Hamm) mais il a été réécrit par Wesley Strick (en tant que script doctor) selon les exigences de Tim Burton. A noter que les producteurs avaient réussis à convaincre Tim Burton de faire cette suite en lui donnant une totale liberté : le cinéaste décida alors de supprimer le personnage de Robin que le studio souhaitait inclure, ainsi que le personnage d'Harvey Dent, remplacé par celui de Max Shreck. La musique est du célébrissime Danny Elfman.
Les personnages sont joués par Michael Keaton, Danny DeVito, Michelle Pfeiffer (Annette Bening étant tombée enceinte) et Christopher Walken. Le nom du personnage interprété par ce dernier (ainsi que son maquillage) est un hommage au cinéma expressionniste allemand et à l'acteur Max Schreck, interprète de Nosferatu le vampire (1922).

Pour tout dire, je ne me rappelle pas dans le détail les 2 films de Tim Burton mais j’en ai globalement un très bon souvenir : sombre et tendre. Ce deuxième opus est plus coloré (ambiance noël et papiers cadeaux) et comporte beaucoup plus de scènes de combat et d’explosions. Plusieurs associations parentales (américaines ?) ont d’ailleurs dénoncé la violence et les allusions sexuelles du long-métrage. Ce qui est intéressant, c’est que le personnage secondaire du Joker fait place cette fois-ci à trois personnages bien différents mais complémentaires (voir l’alliance qu’ils font à un moment). De mémoire, la Batmobile est un peu plus présente et comporte plus de gadget.
Malheureusement, le film ne génèrera « que » 270 millions de dollars de recettes dans le monde pour un budget de 80 M$, contre 400 M$ de recette et un budget de 35M§ pour le premier. Le studio Warner considérant cet opus comme un semi-échec et jugeant trop sombre la vision du cinéaste, il décidera de changer totalement de registre et d'évincer Tim Burton pour le troisième volet, lui préférant Joel Schumacher.
Côté technique, Batman, le défi fut le tout premier film à utiliser la technologie Dolby Digital lors de sa sortie au cinéma. Le son Dolby Digital inclut plusieurs technologies (ou formats multicanal) qui comprennent le Dolby Digital (5.1), le Dolby Digital EX (6.1), le Dolby Digital Live, le Dolby Digital Surround EX, le Dolby Digital Plus, le Dolby TrueHD. Le format 5.1 durera jusqu’en 1999 et le premier film Home theater compatible Dolby digital a été Danger immédiat (1994) au format Laserdisc en 1995.




Phil Connors, journaliste à la télévision et responsable de la météo part faire son reportage annuel dans la bourgade de Punxsutawney où l'on fête le « Groundhog Day » : « Jour de la marmotte ». Dans l'impossibilité de rentrer chez lui ensuite à Pittsburgh pour cause d'intempéries il se voit forcé de passer une nuit de plus dans cette ville perdue. Réveillé très tôt le lendemain il constate que tout se produit exactement comme la veille et réalise qu'il est condamné à revivre indéfiniment la même journée, celle du 2 février...


Ce film est encore réalisé par Harold Ramis comme Mes doubles, ma femme et moi (1996) dont nous avons déjà parlé. Le scénario est de Danny Rubin (qui n’a fait que 4 films, celui-ci compris et étant le plus connu) et Harold Ramis. Les acteurs principaux sont Bill Murray, Andie MacDowell et Chris Elliott (le Dom Woganowski dans Mary à tout prix (1998)). En acteur secondaire notable, il y a Brian Doyle-Murray, le frère de Bill Murray, interprétant Buster, le maire de la ville.

Je trouve cette comédie très bien faite et rondement menée. Le personnage de Bill Murray cherchant à évoluer pour se sortir de cette spirale infernale est intéressant et assez complet. Cette évolution de soi est à rapprocher de la philosophie boudiste à laquelle Ramis adhérait et qui expliquait qu’il fallait 10000 ans à une âme pour évoluer et passer au stade supérieur. Néanmoins, en 2014, le site web WhatCulture a combiné diverses hypothèses temporelles et a estimé que Phil a passé 12395 jours (un peu moins de 34 ans) à revivre ce Jour de la marmotte. A noter que le Groundhog Day existe à Punxsutawney (bien que le film soit tourné à Woodstock dans l'Illinois) et tous les détails sont donnés dans la page Wiki.
Ce film a reçu un accueil critique très favorable, et a été inscrit au National Film Registry en 2006 (comme Le silence des agneaux (1991) en 2011). Par contre, le distributeur (Columbia Pictures) semblait mettre peu d'espoir dans ce film car il sortit en salle aux États-Unis au mois de février 1993, une des périodes les plus creuses de l'année, et fin juillet en France, qui était à l'époque la période de plus basse fréquentation et de moindre exposition annuelle.
Pour finir, il est amusant de savoir qu’aux États-Unis et, dans une moindre mesure, dans d'autres pays anglophones, l'expression « Groundhog Day » est entrée dans l'usage commun comme une référence à une situation désagréable qui se répète sans cesse.

mardi 20 septembre 2016

Hot Shots! (1991)

Suite à mon dernier post, je me suis dit « Tient, c’est vrai que Charlie Sheen était la super star de la fin des années 80, début 90. Et puis, après cette période, il m’a semblé disparaitre à part quelques séries et films moyens ». Heureusement, Wikipédia m’a rassuré et m’apprit qu’il a continué à tourner jusqu’en 2013. Dans les années 90, toute sa carrière s'annonçait tracée et il était promis à un avenir cinématographique aussi brillant que celui de stars comme Tom Cruise ou Sean Penn. Mais ses graves problèmes d'alcool et de drogue ainsi que sa réputation d'homme à femmes vont ternir cet avenir. Mais revenons à sa période fast du cinéma avec cette cassette 29.





Le lieutenant Sean « Topper » Harley est un pilote de chasse talentueux, mais complexé par le souvenir de son père qui jadis aurait été responsable de la mort de son coéquipier lors d'une mission aérienne. Retiré du monde dans un village indien, il est recruté par le commandant Block pour une délicate mission au Proche-Orient.


Ce film est réalisé par Jim Abrahams qui coréalisa Y a-t-il un pilote dans l'avion ? (1980) avec David Zucker et Jerry Zucker : le collectif ZAZ (déjà vu ici  et ici). Comme sur Y a-t-il un pilote dans l'avion ?, Jim Abrahams a participé à l’écriture du scénario avec la collaboration de Pat Proft qui a travaillé sur les séries Police Academy et les 3 derniers Scary Movie (dans lesquels joue Charlie Sheen…). Les acteurs principaux sont Charlie Sheen, Cary Elwes, Valeria Golino et Lloyd Bridges.

Ce film parodie beaucoup de films connus en suivant essentiellement une trame similaire à celle de Top Gun (1986). Comme pour tous les films du collectif ZAZ, Hot Shots! est un film plein de clowneries ne faisant pas dans la dentelle, au rythme de cinq gags à la minute (à chercher aussi au second plan) grâce à des personnages tous plus loufoques les uns que les autres. Par exemple, l'amiral Benson (joué par Lloyd Bridges) n'appelle jamais le commandant Block par le même prénom et ce tout au long du film. En tout cas, j’ai souvenir d’avoir bien rigolé et j’ai quelques scènes en tête : le combat à la Rambo, le chauffeur de limousine, les poules en tir à l’arc (à moins que ce ne soit le 2)… Bref, le film plaira surtout à ceux qui ont le rire facile même si une cette surdose d’humour peut finir par ne plus faire rire du tout. A noter que le générique final est tout aussi décalé et comique car il contient entre autre :

  • des recettes de cuisine.
  • une liste de choses à faire après avoir vu le film comme aider quelqu'un à apprendre à lire, apprendre à quelqu'un à utiliser un ordinateur, organiser un programme de fitness, visiter une laiterie et voir comment le lait est manipulé et préparé pour la livraison...
  • le message « Si vous étiez parti au début du générique vous seriez déjà chez vous » à la fin.
En tout cas, Hot Shots! est un gros succès au box-office en 1991 : pour un budget de 26 millions de dollars, il en rapporte 181 millions dans le monde. C’est donc pourquoi en 1993 une suite intitulée Hot Shots! 2 est sortie au cinéma, toujours réalisé par Jim Abrahams et avec Charlie Sheen, Lloyd Bridges et Valeria Golino reprenant leur rôle. Pour l’anecdote, le nom Topper Harley est un clin d'œil au scooter Harley-Davidson Topper, produit par la marque dans les années 1960.
Concernant les effets spéciaux du porte-avions, il faut savoir que c’est en fait un décor construit au flanc d'une colline au bord de la mer près d'un établissement militaire désaffecté du Maryland et que certaines images proviennent des films Nimitz, retour vers l'enfer (1980) (avec Martin Sheen) et Le Vol de l'Intruder (1991) (même si ces films ne sont pas produits par 20th Century Fox).

jeudi 15 septembre 2016

Cliffhanger (1993) - La relève (1990)

Des fois, le meilleur côtoie le pire et sur cette cassette numéro 15, et d’après les critiques c’est le cas. Le premier film a permis à un acteur dans la tourmente de redorer son blason de star d’action movie tandis que le deuxième film est considéré par certains comme le pire film réalisé par un célèbre réalisateur… Pour ma part, j’aime les deux même avec un affect particulier pour le deuxième (une petite madeleine de Proust).





Gabe Walker, guide de haute montagne et secouriste dans les montagnes Rocheuses, part à la recherche de son ancien ami Hal Tucker, blessé et coincé avec sa petite amie au sommet d'un pic. Lors de l'intervention, un incident inattendu provoque la chute mortelle de la jeune femme. Traumatisé, et se sentant responsable, Gabe quitte la région et décide d'abandonner le métier de guide.
Huit mois plus tard, un avion fédéral piraté s'écrase dans la montagne. Hal Tucker est contacté par les survivants et part à leur rencontre. Gabe, qui est revenu chez sa copine pour prendre des affaires, est mis au courant de la situation par cette dernière et décide d'aller aider Hal. Mais lorsqu'ils arrivent sur les lieux, ils se retrouvent pris en otage par les rescapés mal intentionnés qui veulent récupérer trois valises…


Le titre entier du film lors de sa sortie en France est Cliffhanger : Traque au sommet (avec ce titre secondaire pour bien attirer le spectateur car la traduction est impossible). La réalisation est de Renny Harlin qui fut considéré comme l'un des nouveaux spécialistes du film d'action dans les années 90 : 58 minutes pour vivre (1990), L'Île aux pirates (1995) même si ce fût un flop monumental, Au revoir à jamais (1996) ou Peur Bleue (1999).
Le scénario est de Michael France et de Sylvester Stallone (il a même scénarisé 22 films), d'après le nouvelle Rogue’s Babylon de John Long. Michael France est connu pour avoir scénarisé les films Goldeneye (1995) et plusieurs adaptations de bande-dessinées en films comme Hulk (2003), The Punisher (2004) et Les Quatre Fantastiques (2005). Pour info, John Long est un grimpeur et auteur américain dont les histoires ont été traduites en plusieurs langues. Les acteurs principaux sont Sylvester Stallone, John Lithgow (Christopher Walken ayant été le premier choix pour incarner Eric Qualen), Michael Rooker et Janine Turner.
Le film a été présenté hors compétition en avant-première au Festival de Cannes en 1993. Il marque le retour sur le devant de la scène de Sylvester Stallone en cette année 1993 (avec aussi le film Demolition Man) qui venait de subir plusieurs échecs retentissants dans la comédie. Le film a été nommé 3 fois aux Oscars : meilleurs effets visuels, meilleurs effets sonores et meilleur son. Le film a même été inscrit au Guinness Book of World Records pour la cascade aérienne la plus chère jamais réalisée. Le cascadeur Simon Crane a été payé 1 million de dollars pour réaliser la scène de transfert aérien entre les deux avions à 15000 pieds (4600m).
A l’origine, le film était NC-17 aux Etats-Unis (interdit aux moins de 18 ans) à cause des scènes de violence qui ont dut être coupées pour obtenir la classification R (enfants de moins de 17 ans devant être accompagné par un adulte). Les scènes manquantes sont visibles sur le Net mais la qualité est faible car provenant du workprint VHS et donc avec le timecode.

Je trouve le film assez sympa essentiellement grâce aux nombreuses scènes de montagne et aériennes et, malgré quelques prouesses scénaristique, on passe un bon moment : on a l’impression de prendre un bon bol d’air. Si vous voulez vous immerger réellement dans le film, vous pourrez vous rendre à Cortina d'Ampezzo, dans les Dolomites en Italie où les scènes de montagne ont été entièrement tournées ou faire la via ferrata Ivano Dibona, sur la montagne Cristallo. A moins que vous ayez le vertige comme Sylvester Stallone. Pour la petite anecdote, un jour qu’il s'apprête à faire une cascade de saut dans le vide, l’équipe ne s’est rendu compte qu'au dernier moment qu'il n'est pas sanglé !






David Ackerman, une jeune recrue de la police de Los Angeles doit prendre la relève d'un policier fraîchement décédé et faire équipe avec Nick Pulovski, un vétéran aux méthodes peu orthodoxes. Ensemble, ils s'attaquent à un gang de voleurs de voitures dirigé par un certain Ström.


Film sorti 3 ans avant le précédent, c’est une réalisation de Clint Eastwood d’après un scénario de Boaz Yakin et Scott Spiegel. Ces deux derniers ont travaillé au scénario de 10 films chacun, et n’ont qu’une deuxième collaboration en commun, Une nuit en enfer 2 : Le Prix du sang (1999) de Scott Spiegel ! Le film aurait dû se réaliser en 1988 mais la grève de la Screen Actors Guild l'a remis en cause Le projet a été relancé quelques années plus tard, Clint Eastwood acceptant de le réaliser à condition que la Warner finance son précédent film, Chasseur blanc, cœur noir, sorti quelques mois plus tôt.
Les rôles principaux sont joués par Clint Eastwood, Charlie Sheen, Raúl Juliá (La Famille Addams (1991) ou Street Fighter (1994)) et Tom Skerritt (Alien, le huitième passager (1979), Et au milieu coule une rivière (1992)). Durant la phase initiale de production, Charlie Sheen étant empêtré dans des problèmes d’alcool et de drogue, Clint Eastwood le pris sous son aile telle une figure paternelle pour qu’il y adopte un comportement adapté et responsable.

Alors oui, ce film est encore un buddy movie comme il en sortait à la pelle dans les années 90 mais on retrouve Clint qui est toujours impeccable et donc c’est au moins une bonne raison de le voir. En plus, son personnage ressemble à son personnage Harry Callahan qui a aussi pour réputation de voir ses partenaires se font tuer ou blesser. Je me rappelle de certaines cascades voiture impressionnantes et de quelques punchlines genre : « Il doit y avoir un millions de raisons pour je j’arrête cette saloperie, mais là j'en vois aucune » (en parlant du cigare) ou « Si tu veux une garantie, achète-toi un grille-pain ! ». Au final, c’est un film nerveux et très divertissant. Une novellisation du film est même sortie en Janvier 1991, écrite par Tom Philbin et distribuée par Warner Books.
Malheureusement, le film a reçu une majorité de critiques négatives et le succès de Maman, j'ai raté l'avion sorti 3 semaines plus tôt lui fit de l’ombre. De plus, certains critiques se sont interrogé sur le fait que Eastwood utilise des acteurs hispaniques (Juliá and Braga) pour interpréter des allemands (en VO car en VF je ne sais plus ce que ça donne).
Coté anecdotes, il est dit que Clint Eastwood a quitté le tournage pendant 5 jours, pour assister à la projection de son film précédent Chasseur blanc, cœur noir au festival de Cannes 1990 et que cet arrêt de la production aurait couté 1 500 000 $. Lorsque la femme de David Ackerman se fait agresser à son domicile, on peut voir sur la télévision renversée quelques images d'un vieux film noir et blanc avec une grosse araignée velue et très méchante : il s'agit de Tarantula ! (1955), première apparition de Clint Eastwood au cinéma.

mardi 26 juillet 2016

Hulk (2003) - X-Men 2 (2003)

Comme déjà expliqué précédemment, le support préférentiel était la VHS de 240 minutes. Ce format fonctionnait bien pour la durée classique de 90 minutes. Mais dans les années 90, les durées ont augmentées sans cesse et les films sont passés à plus de 120 minutes. Alors, quand je devais enregistrer un film long, je coupais de générique final (5 minutes de gagnées à peu près) et je l’associais avec un plus court. Mais sur cette cassette 156, les 2 films tirés de l’univers Marvel font plus de 2 heures chacun et j’ai donc utilisé le mode LP du magnétoscope qui avait remplacé notre bon JVC HR-J205MS.
LP veut dire « Long Play », traduit en français par « Longue Durée » ou « Double durée ». Ce mode permettait de doubler la capacité d'une cassette vidéo VHS standard et était opposé au mode classique SP pour « Simple/Standard Play ». Il constitue une évolution tardive de la norme VHS et n'est pas donc supporté et disponible sur tous les magnétoscopes VHS : il faut absolument un magnétoscope avec 4 têtes vidéos (je reviendrai sur la technologie des têtes dans un prochain article). Notez que sur une même cassette rien ne vous empêchait de faire plusieurs enregistrements avec des modes différents.





Au cours d'une opération scientifique qui a mal tourné, le docteur Bruce Banner est exposé à une surdose de radiations nucléaires. Miraculeusement indemne, il sort néanmoins affecté de cette douloureuse expérience et développe le pouvoir de se transformer en Hulk, un monstre vert à la force surhumaine et à la rage incontrôlable. Cette créature ne se manifeste que lorsque ce dernier est soumis à une intense émotion.
Mis au ban de la société, le docteur Banner est obligé de se cacher pour ne pas faire subir aux autres sa métamorphose. Le général Ross, le père de Betty, l'ex-petite amie de Bruce, est chargé de stopper le monstre par tous les moyens. Glenn Talbot, rival scientifique de Banner, est également sur les traces de Hulk. Lorsque Betty découvre que la créature a un rapport avec les recherches du père de Bruce, elle devient la seule à pouvoir comprendre ce qu'est Hulk...


Si l’on en croit la base de données des films Marvel, Hulk est le douzième long métrage adapté de comics Marvel mais c’est en comptant les 5 premiers qui ne sont pas des références comme expliqué précédemment. Ce film est réalisé par Ang Lee, lauréat de trois Oscars à Hollywood, de deux Lions d'or à Venise et de deux Ours d'or à Berlin. Il est important de noter aussi que ce film n’est pas produit par Marvel Studios qui « formate » ses productions depuis 2008 et Iron Man (23ème adaptation). La musique est du célèbre et référent Danny Elfman (qui a œuvré pour beaucoup de films de SF et d’adaptations de comics).
Pendant 138 minutes, l’histoire est portée à l’écran par Eric Bana, Jennifer Connelly, Sam Elliott, Josh Lucas, Nick Nolte pour ne citer qu’eux. On croise même Lou Ferrigno (l'acteur ayant interprété Hulk dans la série télévisée L'Incroyable Hulk de 1977) et Stan Lee comme agents de sécurité !

Le film a été nommé dans la catégorie meilleur film de science-fiction aux Saturn Awards de 2004 mais a perdu face à X-Men 2. Et effectivement, à comparer les 2, je me range à l’avis des spécialistes. De mémoire, le film comporte quelques longueurs et les origines de Bruce sont assez nébuleuses. Néanmoins, c’est un film de bonne facture que j’aurai plaisir à revoir de nouveau.




Toujours considérés comme des monstres par une société qui les rejette, les mutants sont une nouvelle fois au centre des débats alors qu'un crime effroyable commis par l'un d'eux relance la polémique autour de l'Acte d'Enregistrement des Mutants et le mouvement anti-mutants, dirigé par l'ancien militaire William Stryker.
Quand ce dernier lance une attaque contre l'école de mutants du Professeur Charles Xavier, les X-Men se préparent à une guerre sans merci pour leur survie, aidés de Magnéto, récemment évadé de sa cellule de plastique. Parallèlement, Wolverine enquête sur son mystérieux passé, auquel Stryker, dont on dit qu'il a mené de nombreuses expériences sur les mutants, ne serait pas étranger...


Ce film est réalisé par Bryan Singer, mondialement connu pour avoir réalisé Usual Suspects (1995) et faiseur de tous les films de la série X-Men. Ayant prouvé aux producteurs de la Fox sa capacité à gérer un budget conséquent sur X-Men (2000) (75 millions de dollars) et les recettes du premier volet ayant généré près de 300 millions de dollars dans le monde, Bryan Singer a pu bénéficier d'un très lourd budget supérieur à 100 millions de dollars pour cette suite. Juste histoire de dire, le film fait 134 minutes d’où le mode LP…
Le casting est inchangé (et ne changera pas) : Hugh Jackman, Patrick Stewart, Ian McKellen, Halle Berry et Famke Janssen dans les rôles principaux et récurrents. Mais il faut savoir que Wolverine devait initialement être incarné par l'Ecossais Dougray Scott. Toutefois, retenu par ses obligations sur Mission : impossible 2 (2000), le comédien a laissé sa place à Hugh Jackman, quasiment inconnu avant l'aventure X-Men. D’ailleurs, pour le premier opus, il n’avait pas réalisé une grosse préparation physique, chose qu’il corrigea et fera progresser dans les épisodes suivant comme vous pouvez le voir en dessous.
Wolverine 1.0
Wolverine 2.0
En tout cas, ce film est excellent, on approche les origines de Wolverine, l’exclusion des mutants est on ne peut plus explicite, la fin « complexe ». Bref, un bon moment de cinéma.

vendredi 22 avril 2016

Apparences (2000) - Le silence des agneaux (1991)

J’avais déjà évoqué dans des post précédents les films angoissants, oppressants, voir même terrifiants comme Arlington Road (cassette 141), Copycat (cassette 109) ou Scream (cassette 123). Et là, au hasard des enregistrements, cette cassette 143 contient 100% de films (soit 2…) satisfaisant à ces descriptifs.
Alors non, je ne suis pas forcément un habitué du cinéma d’horreur (ces films n’en font pas partie de mon point de vue), mais une petite angoisse de temps en temps histoire de faire monter l’adrénaline n’est pas pour me déplaire.






Norman et Claire Spencer habitent depuis peu dans une grande maison dans le Vermont. Leur fille, Caitlin, est partie faire ses études à l'Université. Norman est un célèbre scientifique qui fait beaucoup de recherches et de conférences. Peu avant leur déménagement, Claire a subi un accident qui lui provoque des troubles de la mémoire. Quand Claire est seule à la maison, des mystérieux événements se produisent. Claire croit d'abord que leur voisin, Warren, a tué sa femme, Mary, et que cette dernière vient la hanter. Mais Warren lui présente sa femme. Claire est-elle devenue folle ?


Ce film est réalisé par Robert Zemeckis, bien connu pour Retour vers le futur (1985) et Qui veut la peau de Roger Rabbit ? (1988), films familiaux, grand public avec un humour bien servi. Tout l’inverse du présent film basé sur un scénario de Clark Gregg (le Phil Coulson, agent du SHIELD, dans plusieurs films de l'univers Marvel), son premier, et d'après une histoire qu’il a écrit avec Sarah Kernochan. Le film est produit par DreamWorks SKG, 20th Century Fox et ImageMovers, ce dernier étant fondé par Robert Zemeckis en 1997 et Apparences est son premier film.
Monsieur et madame Spencer sont interprétés par Harrison Ford et Michelle Pfeiffer. Ils sont secondés par Joe Morton, le Dr Miles Bennett Dyson dans Terminator 2 : Le Jugement dernier (1991). A  noter que Harrison Ford et Michelle Pfeiffer étaient les premiers et uniques choix de Robert Zemeckis pour les rôles principaux. Heureusement qu’ils ont accepté ! Le tournage s'est déroulé du 23 août 1999 à décembre 1999 : le tournage d'un autre film de Robert Zemeckis, Seul au monde (2000), était alors en pause pendant un an pour permettre à son acteur principal, Tom Hanks, de perdre du poids et de se laisser pousser la barbe.

Même si ce n’est pas un film culte, il est quand même assez sympa et surtout, Harrison Ford est à contre-emploi par rapport à ses rôles habituels. Rien que pour ce dernier point, il est intéressant à voir.
De plus, l’ambiance du film monte crescendo et la maison dans laquelle se déroule l’histoire semble évoluer, un peu comme dans Shining (1980). Le chef décorateur, Rick Carter, a déclaré que la résidence Spencer est, à première vue, la maison parfaite d'un couple parfait, mais au fil de l'histoire, elle revêt un aspect de plus en plus inquiétant : chaque détail a été longuement peaufiné. Par exemple, une nuance précise de bleu a été utilisée, plaisante et lumineuse mais qui pouvait aussi générer l'angoisse sous certains éclairages.



Un psychopathe connu sous le nom de Buffalo Bill sème la terreur dans le Middle West en kidnappant et en assassinant de jeunes femmes. Clarice Starling, une jeune agent du FBI, est chargée d'interroger l'ex-psychiatre Hannibal Lecter. Psychopathe redoutablement intelligent et porté sur le cannibalisme, Lecter est capable de lui fournir des informations concernant Buffalo Bill ainsi que son portrait psychologique. Mais il n'accepte de l'aider qu'en échange d'informations sur la vie privée de la jeune femme. Entre eux s'établit un lien de fascination et de répulsion.


Ce film est adapté du livre éponyme de Thomas Harris, second tome de sa tétralogie sur Hannibal Lecter, qui s'inspira de trois tueurs en série : Ted Bundy, Gary Heidnick et Ed Gein pour créer le personnage de Buffalo Bill. Le scénario est de Ted Tally et la réalisation est de Jonathan Demme. C'est l'acteur Gene Hackman qui détenait les droits du film et qui désirait diriger et jouer dans le film, mais il changea d'avis après la première lecture du scénario de Ted Tally qu'il considéra comme trop violent.
Par contre, Jodie Foster, Anthony Hopkins et Scott Glenn jouent dans le film et ont eu raison. Ce film est, avec New York-Miami (1934) et Vol au-dessus d'un nid de coucou (1975), le seul à avoir obtenu la quinte majeure aux Oscars : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleure actrice et meilleur scénario adapté. Oscar du meilleur acte décerné à Anthony Hopkins alors qu'il n'apparaît que seize minutes dans le film (rôle le plus court dans l'histoire de cette catégorie) !

Ce film est un classique incontournable, faisant même partie du National Film Registry (archive de films conservés à la Bibliothèque du Congrès). Il faut néanmoins avoir le cœur bien accroché pour le voir même s’il n’est pas gore mais l’ambiance qui règne est très lourde. Les 5 Oscars sont largement justifiés même si la seule incohérence du film, selon les agents du FBI dépêchés auprès de la production, réside dans le fait qu'une stagiaire (Starling) se retrouve sur une mission aussi délicate et dangereuse.

lundi 14 mars 2016

Le règne du feu (2002) - Soirée Kad & Olivier

Ce qui est bien lorsqu’on avait un magnétoscope, c’est que l’on pouvait enregistrer tout ce que l’on voulait (même des fois n’importe quoi) et pas nécessairement des films. Sur cette cassette de 4 heures, on trouve donc un film suivi d’une soirée télévisuelle spéciale. Car des fois, certaines émissions « exceptionnelles » semblaient valoir le coup de passer à la postérité.





A Londres, en 2008, le jeune Quinn accompagne sa mère sur un chantier. Celle-ci supervise la construction de tunnels pour le nouveau tracé du métro. Lors du creusement, une paroi s'effondre, révélant un gouffre à la profondeur illimitée. La mère de Quinn descend dans le tunnel, mais une immense colonne de feu s'échappe du trou et tue tous ceux qui se trouvent sur son passage. Resté à l'entrée de l'excavation, le garçon assiste, médusé, à ce tragique événement. Un dragon jaillit alors du tunnel. Vingt ans plus tard, les dragons règnent en maîtres sur une planète en ruines où chaque être humain ne représente pour eux qu'un mets de choix. Quinn est chargé d'assurer la survie de sa petite communauté mais le combat semble perdu d'avance. Un jour, Van Zan, un militaire américain, fait son apparition et prétend connaître le moyen de tuer ces créatures cracheuses de feu.


Le règne du feu est le troisième et avant dernier film du réalisateur Rob S. Bowman qui est plus connu sur les séries télé comme Star Trek : La Nouvelle Génération, X-Files et Castle. Le scénario est de Gregg Chabot, Kevin Peterka et Matt Greenberg d'après une histoire de Gregg Chabot et Kevin Peterka. Bon, pour ces deux-là, c’est leur première et unique participation à un film, nous pourrons donc être indulgent. Le casting est assuré par Christian Bale, Matthew McConaughey, Izabella Scorupco et Gerard Butler.
Matthew McConaughey est méconnaissable en badass de service et sa préparation physique lui permet d’assoir un militaire/mercenaire plus que crédible. Il s’est même beaucoup documenté sur des personnages historiques, comme le général Patton par exemple. Je trouve aussi que dans ce film, Izabella Scorupco a énormément de faux airs de Charlize Theron pourtant de cinq ans sa cadette. Par contre Izabella a une filmographie beaucoup plus limitée mais on peut la voir à ses débuts dans GoldenEye (1995) ou dans Vertical Limit (2000).
Malheureusement, le film n’a connu qu’un modeste succès commercial et il a reçu un accueil critique plutôt défavorable. Alors face aux mastodontes de cette année 2002 comme Harry Potter et la Chambre des secrets, Le Seigneur des anneaux : Les Deux Tours, Spider-Man ou Star Wars, épisode II : L'Attaque des clones, ce film est assez « simple ».


C’est dommage parce que j’aime bien l’idée du film d’anticipation avec ses codes des récits chevaleresques : les dragons, l'ambiance monacale, les haches, les arbalètes, les chevaux… Le film est dynamique et certaines scènes sont impressionnantes comme les sauts et les descentes d'hélicoptère assurés par d'anciens membres des forces spéciales SAS. Et puis, les dragons semblent extrêmes réalistes : leurs mouvements sont dictés par leur morphologie et combinent des caractéristiques reptiliennes et aériennes. Pour cracher des flammes, l’équipe du film a imaginé que ces créatures crachaient deux jets d'une sorte de venin qui, en se mélangeant plus loin devant leur museau, s'enflammeraient. Bref, on est bien loin de la vision romantique ou poétique de ces bestioles.




Kad et Olivier est un duo comique qui œuvre depuis le 12 mars 1992. Je ne pense pas trop me tromper si je dis que tout le monde connait Kad Merad et Olivier Baroux mais après, ça ne plait pas forcément. Pour ma part, j’ai toujours apprécié l’humour de leurs émissions, que ce soit sur France 2 dans l’émission Déjà dimanche avec Jean-Luc Delarue, sur Canal + ou à la radio avec l’autoroute de la fortune sur Europe 2.

Dans les grands classiques, on connait la célèbre série de Kamoulox, les leçons d’autodéfense des frères Silver ou encore les diverses compil' des chanteurs […]. Je vous engage à regarder sur le Net quelques sketches. Vous découvriez un humour un peu décalé, non vulgaire et assez contagieux. En tout cas, je suis assez fan pour enregistrer l’émission spéciale (et acheter leur Gros DVD).